Sur scène, 3 femmes et 2 hommes, entre 18 et 60 ans. Une portion d’humanité. Une famille. Des amies qui se retrouvent après tant d’années.Comparaisons. Souvenirs.
A votre écoute, Mme Blanche et son émission nocturne sont là pour récolter vos regrets. Lady Macbeth n’en peut plus de frotter le sang qui lui salit les mains. Les regrets laissent des traces. Les regrets s’accumulent comme autant de couches qui nous recouvrent, nous empêchent d’avancer. Un striptease de regrets. Confessions. Aveux. Deuils. On les empile et on en fait un grand feu.

« J’suis désoléééééééé » s’égosille la chanteuse. Du flamenco à en pleurer.Et cette autre qui s’empiffre sans pouvoir s’arrêter. Compensation. « He left no time to regret » chante Amy Winehouse
Des plantes vertes qu’on a laissé crever. « Est-ce qu’il est trop tard? ». Des rituels à la Jodorowsky pour s’en laver les mains et repartir (presque) comme un sou neuf.

Un spectacle impressionniste, humaniste, et décalé. Tout en tendresse et en poésie.

La création de NO TIME TO REGRET est partie d’un questionnaire que nous avions concocté et qui a été diffusé vers toutes sortes de public. 

L’idée était de nous nourrir des regrets des autres et d’ouvrir le débat.

Nous avons tout de suite été frappés par l’intérêt que ce questionnaire a rencontré. Par les discussions qu’il a provoquées. Personne n’était indifférent. A tous âges, dans tous les milieux, hommes et femmes confondus, nous rencontrions des accueils et attitudes très différentes,  mais qui soulignaient l’importance du sujet. Et du plomb dans les ailes, on en avait tous.

Des rendez-vous loupés. Des chemins qu’on n’a pas pris. Des «  j’aurais pu » , « j’aurais pas dû » , «  si j’avais su ». Le fantasme de ce qu’aurait été la vie « si ».Les rêves qui nous restent. Et tous ceux qu’on a perdus, mais qui planent, nous accompagnent.

Les histoires au fond des tiroirs, les secrets, les reproches, les regrets des autres, ceux de l’Histoire, ceux qui nous collent aux baskets… Que faire de toute cette matière? Il ne suffisait pas de lui donner la parole, il fallait transmuer le plomb en or.

Et si on les collectait, tous nos regrets? Si on les regardait bien en face, qu’on les câlinait, qu’on leur faisait la peau, qu’on leur faisait la fête? Pour transmuer nos regrets en trésors, pour se délester de nos paquets, se libérer de nos boulets.

Nous avons alors rêvé cette ode joyeuse, vitale et impertinente, à la frontière entre théâtre, danse, musique et performance.